Hausse généralisée des coûts de production, les jardins et espaces verts ne sont pas exemptés
La crise sanitaire a engendré ces deux dernières années des périodes de confinement et de déplacements restreints, bouleversant les habitudes de vie et de consommation des français, les orientant vers des besoins essentiels tels que les végétaux. Cela a conduit entre autres à un engouement pour les jardins et espaces verts qui a entraîné des hausses exceptionnelles des volumes vendus de semences de gazons en 2021.
Cette hausse inattendue des ventes n’avait pu être anticipée ni compensée, les plans de production étant établis plusieurs années avant les récoltes. Cela a entraîné une forte tension sur les marchés quant à la disponibilité de certains produits dès le printemps 2021. De surcroît, les récoltes de semences réalisées à l’été 2021 ont été hétérogènes en raison des conditions climatiques particulières. Ce sont les mêmes causes sur les récoltes de pays tiers producteurs qui impactent également les importations de certaines semences peu produites en France et requises pour les mélanges de gazons.
Pour rappel, les semences des espèces à gazons récoltées tout au long de l’été sont commercialisées plusieurs mois après un long processus nécessaire à leurs ventes. Autant d’étapes indispensables pour lesquelles les coûts de l’énergie (séchage, triage), des matières premières, des consommables (carton, plastique, bois) et du fret ne cessent d’augmenter depuis le début de l’année 2022, après avoir atteint des niveaux historiquement élevés fin 2021.
« C’est à tous les niveaux de la filière que les acteurs sont confrontés à ce contexte d’augmentation des coûts de la récolte 2021, qui risque de s’amplifier cette année en raison de la crise en Ukraine », prévient Jean-Marc Lecourt, président de la SFG
Les semences ne sont malheureusement pas les seules impactées par ces hausses.
Les engrais subissent actuellement des augmentations totalement inédites qui suivent une croissance exponentielle ces derniers jours. En effet La guerre en Ukraine et les sanctions envers la Russie ont d’ores et déjà des conséquences majeures. Le prix du gaz, par exemple, a bondi de 52% à fin février, ce qui impacte directement le prix des engrais azotés.
De la même façon, le prix du sulfate de potasse s’envole, la Biélorussie et la Russie représentant à elles seules près de 40% de la production mondiale de potasse. Certains fabricants d’engrais agricoles se sont, d’ores et déjà, retirés du marché par manque de lisibilité et par crainte de ne pouvoir impacter dans les prix de vente la hausse accélérée des matières premières.
Semences et fertilisants ne sont pas les seuls impactés par cette forte inflation : La considérable demande de matière plastique et la forte croissance d’installation de produit d’arrosage dans les jardins privés ont eu en 2021 un impact sur la production incitant à une limitation des commandes pour éviter une pénurie de références.
2022 sera une année de transition avec des attentes de disponibilités toujours très importantes concernant les composants électroniques nécessaire pour les programmateurs d’arrosage. La période de vente des produits d’arrosage reste assez courte (5-6 mois en fonction de la zone géographique) et les stocks risquent d’être fortement diminués avec la possibilité d’une demande croissante si la chaleur arrive précocement en France.
Le conflit en Ukraine, le coût des ressources énergétiques devrait continuer de modifier le mode de consommation des Français avec un retour au jardin et une production locale.
La situation actuelle perturbe totalement les marchés mondiaux les rendant instables et imprévisibles avec des perspectives que cette situation se prolonge hélas étant donné le contexte international actuel.
Contact :
Jean-Marc LECOURT – Président